L'Électeur et Le Soleil de Québec

Le journal L'Électeur parait pour la première fois le 15 juillet 1880. En décembre de la même année, Ernest Pacaud prend la direction du journal et il en devient le propriétaire en 1885. Pacaud est l'organisateur politique d'Honoré Mercier et un ami intime de Wilfrid Laurier. L'Électeur est l'organe officiel du parti libéral, tant au fédéral qu'au provincial. Parmi ses collaborateurs on comptera des plumes célèbres comme Arthur Buies et Louis Fréchette.

De l'Électeur au Soleil... en une nuit.


En 1896, alors que L'Électeur tire à 12000 exemplaire (Québec compte 70000 habitants), les conflits entre la feuille libérale et le clergé catholique se multiplient. Le journal appuie les politiques de Laurier dans le dossier des écoles du Manitoba, il accuse le clergé d'ingérence lors des élections et finalement, il publie en feuilleton un ouvrage de Louis-Olivier David qui s'en prend à l'enseignement du cours classique. Le 27 décembre, L'Électeur est officiellement condamné par l'Église et dénoncé en chaire.

Les bonzes du parti libéral se réunissent toute la nuit au Château Frontenac et décident de fonder une nouvelle feuille afin de ne pas mettre leurs lecteurs, presque tous catholiques, dans l'embarras. Le 28 décembre 1896, Le Soleil est publié, avec le même personnel, le même équipement et au même endroit.

Quelques faits marquants du 20e siècle


En 1904, à la mort d'Ernest Pacaud, Wilfrid Laurier dit de son ami qu'il était l'âme du Soleil. Laurier demeure le directeur politique du Soleil jusqu'à sa mort en 1919.

C'est dans Le Soleil, en 1918, que parait la première photographie dans un journal québécois. C'est aussi Le Soleil qui ouvre la première station de radio à Québec, CKCI.

En 1934, Le Soleil congédie son rédacteur en chef, Jean-Charles Harvey, après que son roman Les demi-civilisés ait été mis à l'Index par le Cardinal Villeneuve.

Le Soleil, qui fut longtemps un journal du soir, est publié le matin à partir du 16 septembre 1984.

Propriétaires

En 1903, la propriété du journal passe d'Ernest Pacaud à la Compagnie de Publication Le Soleil Limitée, détenue par Simon-Napoléon Parent, alors député libéral au provincial et maire de Québec. En 1929, le journal est acheté par le libéral Jacob Nicol. En 1948, l'homme d'affaires Oscar Gilbert devient propriétaire du Soleil et de L'Événement, un autre journal de Québec. C'est la fin de l'affiliation directe entre le journal et le Parti libéral.

En 1973, alors que le torchon brûle avec le syndicat des journalistes, Le Soleil est mis en vente. Le gouvernement de Robert Bourassa intervient pour empêcher l'achat du journal par Power Corporation, afin d'éviter une trop grande concentration de la presse. Le journal est vendu au groupe Unimedia dirigé par Jacques Francoeur. En 1987, Le groupe Hollinger dirigé par Conrad Black achète Unimedia et devient ainsi propriétaire du quotidien. Le groupe Gesca achète Le Soleil en 2001.

MISE À JOUR : Vendu en mars 2015 à Capitales Médias, entreprise appartenant à l'ex-ministre libéral fédéral Martin Cauchon, en même temps que La Tribune, Le Quotidien, Le Nouvelliste, Le Droit, et La Voix de l’Est.

MISE À JOUR II: À compter de décembre 2019, Le Soleil passe entre les mains d’une coopérative d’employés pour poursuivre ses activités après la faillite de Capitales Médias.

*MISE À JOUR III, janvier 2023: De mars 2020 jusqu'en décembre 2023, le journal ne publiait des éditions papier que le samedi. Depuis le 1er janvier 2023, il n'y a plus du tout d'édition papier et Le Soleil ne publie désormais que sur sa plateforme web et son application mobile. 

Principales sources:

Wikipédia
Les chroniques historiques du journaliste Louis-Guy Lemieux
Fernand Harvey, « La presse périodique à Québec de 1764 à 1940 », Les Cahiers des dix, n° 58, 2004.
Images: BAnQ.

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